ALBERT GOS (1852 - 1942)
Peintre, dessinateur, violoniste, écrivain, est connu par ses paysages alpestres, ses barques du Léman, ses grandes compositions romantiques. Musicien virtuose, « il interprète » ses tableaux, anime les fêtes villageoises, ainsi que les fêtes populaires, tout en recueillant thèmes et mélodies.
En sa mémoire, Genève lui dédie le nom d’une rue dans le quartier de Champel où il vécut : » Rue Albert Gos « .
Peintre et musicien
Reconnu, artiste complet, dont les œuvres picturales figurent dans les grands musées du monde.
Il marqua fortement de son empreinte, le courant genevois de peinture.
Violoniste de talent, il obtient sa virtuosité au Conservatoire de Genève où il avait été l’élève d’Amélie MÜNTZ-BERGER, épouse du peintre Alexandre CALAME. Il hésite entre une carrièe vouée à la musique ou à sa passion pour le dessin, la peinture.
Après des études au collège Calvin, il fréquenta l’école des Beaux-Arts de Genève et fut l’élève facétieux et assidu de Barthélémy MENN (1815-1893), le Maître qui initia de nombreux artistes à la description, à la transcription du paysage: ses « Emules », comme on les appelait, marquèrent la lignée des grands paysagistes suisses du 19e siècle, dont Albert GOS fut incontestablement l’un des fleurons.
Très sensible à l’expression musicale, il acquit, lors d’un séjour à Paris, un excellent instrument qui devint immanquablement son autre moyen d’expression.
Violon
Toute sa vie, il vivra avec son violon en « interprétant » ses paysages-tableaux avec l’amicale participation des grands violonistes du moment, d’Eugène YSAÏE, de Jacques THIBAUD, ou s’adonnant à la musique de chambre avec son épouse Jeanne, excellente pianiste de surcroît.
En outre, il aimait la vie villageoise alpine – dans l’Oberland Bernois, en Valais – où il arpentait les sentiers, les forêts et les crêtes. Infatiguable promeneur, il communiait avec la nature, ses crépuscules, ses orages, ses torrents fougueux. Il logeait dans des refuges, de modestes cabanes de bergers, parfois dans des fenils de village où il était fort connu.
On l’appelait « Fanfoué »
On le priait de jouer de son violon pour animer les bals rustiques, les fêtes locales. Grâce à son talent, à sa passion musicale, on a pu conserver, retrouver maints mélodies et refrains traditionnels, les thèmes musicaux connus, chers aux montagnards. Ces rythmes ont été ressuscités à la faveur de l’Ensemble « Filigrane » www.tympanon.ch et ses concerts-spectacles en Suisse Romande dès 2010. Il lui appartient d’avoir retrouvé et mis au goût du jour les mélodies folkloriques qu’affectionnait Albert GOS qu’il harmonisait et jouait avec ses amis violonistes villageois, lors de carvanals et fêtes alpestres. « Filigrane », souvent hôte du « Kiosque à musique » – RTS 1 – a monté un émouvant concert-spectacle avec airs de danses et rythmes joyeux, en alternance avec des anecdotes tirées du livre « Souvenirs d’un peintre de montagne », récitées par son petit-fils Jean-Pierre GOS, comédien, sur un fond de diaporama avec divers tableaux, dessins et photographies de l’époque.
Albert GOS, avait une activité picturale intense et sa passion pour la vie l’habitait.
Il fréquenta l’atelier d’Alexandre Calame, échangea de nombreuses considérations et expériences picturales avec Ferdinand HODLER. Exposition au Salon de Paris, réception au sein de l’Académie Royale de Londres (1888). Les toiles du jeune peintre s’accrochèrent aux cimaises de plusieurs grands musées du monde ; il se fait remarquer par diverses distinctions (1er prix au concours DIDAY en 1880 ; 2ème prix devant HODLER au concours CALAME (1887).
Mais Albert GOS n’est pas un homme d’atelier bien que son antre, où il tenait salon, ait vu défiler de nombreux artistes, musiciens et poètes, antre transformé, décoré en chalet d’alpage. Il aime la montagne et la parcourt assidûment, suivant les préceptes de son Maître Barthélémy MENN. Il proclamait : « J’adorais le plein air, l’analyse du paysage et la liberté surtout ». Dans ses souvenirs, il relate quelques-unes de ses expériences avec beaucoup de retenue et d’humour. Bien sûr, la montagne : il sera reconnu comme un peintre alpestre, notamment chantre du Cervin. Il ne dédaigne pas cependant, les vergers lumineux, le Léman et ses barques, les jardins intimes.
Son style classique
Sa palette délicate et subtile ; il affectionne les effets de soirs d’orage (son atavisme romantique), les brumes ouatées, les scintillants reflets de sommets qui se mirent dans un modeste lac d’alpage. Il transpose avec talent d’immenses paysages ou s’attache à croquer un humble mazot, un fond de torrent, quelques rochers moussus.
Toujours en rapport avec la nature, il se balade à travers les vallées, fréquente les bergers, écoute les légendes et les musiques de ses amis montagnards, converse en patois local.
Vers 1900, il fonda, pour des enfants oisifs, le « Club des Heureux », centre de loisirs avant la lettre, qu’il anima avec son épouse : on y raconte des histoires, on chante, on danse, on fait aimer et connaître la nature, on essaie de dispenser un peu de joie, de gaîté et d’optimisme. Une expérience qui a compté pour de nombreux enfants qu’illuminaient les jeudis du club.
La riche personnalité d’Albert GOS, sportif accompli – athlète et excellent patineur – s’exprime aussi comme habile dessinateur et écrivain à ses heures. Il publia un album : « Paysages suisses » (1888) et ses « Souvenirs d’un peintre de montagne » (1942, ed. Jehber, Genève).
A noter :
Son livre : « Souvenirs d’un peintre de montagne » (1942).
Sa rue à Genève – Champel.
Albert GOS a épousé en 1878 Jeanne Monnerat et eurent cinq enfants : François (1880-1975), Camille épouse Capt (1884-1963), Charles (1885-1949), Juliette épouse Vanat (1887-1952), Emile (1888-1969).